Un petit vampire
- Nicolas Voirin
- 21 nov. 2024
- 2 min de lecture
Je suis un être qui existe, bien réel. Je suis présent dans la nature, je vis parmi vous, mais vous ne me remarquez pas toujours. Mon apparence, étrange à vos yeux, me fait souvent passer pour un extraterrestre. Mon corps fin, ma tête blanche et ronde évoquent un être venu d’ailleurs. Et pourtant, je suis bien de ce monde.
Je suis une espèce d’hominidé, descendant des australopithèques. Nous avons failli disparaître, mais nous existons toujours, bien que notre nombre soit extrêmement réduit. Nous sommes petits, semblables à des singes dans certains aspects, mais nous marchons sur deux jambes. Cela nous permet parfois de nous fondre dans votre population.
Nous sommes une branche à part de l’humanité, vivant en dehors de vos systèmes, mais de plus en plus repérés. Vous nous trouverez principalement en Chine, en Amérique du Sud, et dans plusieurs pays d’Asie. Nous commençons doucement à migrer vers l’Europe, bien que cela soit beaucoup plus compliqué pour nous.
En raison de notre petite taille, nous sommes souvent pris pour des enfants. Mais nous sommes une espèce carnivore, et c’est pour cela que vous devez nous craindre. Par le passé, plusieurs de mes congénères ont été mal identifiés et confondus avec des créatures mythiques. Vous nous appelez vampires, wendigos, sasquatchs ou encore "petits gris poilus". Bien que ces noms évoquent des sous-espèces légèrement différentes, nous partageons tous une origine commune.
Nous n’avons pas développé une communication orale comme vous. Nos échanges se font principalement par des sifflements, des respirations particulières et des cliquetis. Mais surtout, nous communiquons par l’esprit entre membres de notre espèce. C’est de cette manière que je m’adresse à vous aujourd’hui.
Je partage l’existence de mon peuple pour que vous appreniez à nous laisser en paix. Nous ne voulons pas être pourchassés ni exterminés. Si nous nous cachons, c’est pour survivre. Notre régime exclusivement carnivore, couplé à l’expansion massive de l’humanité, rend nos modes de vie de plus en plus difficiles. Parfois, nous volons du bétail pour nous nourrir, et c’est ainsi que nous sommes confondus avec des loups ou d’autres prédateurs.
Nous vous demandons pardon. Épargnez-nous.
Nous ne cherchons pas le conflit. Mais si nous sommes acculés, nous n’aurons d’autre choix que de nous défendre et de nous rendre plus visibles et présents qu’auparavant. Ce n’est pas ce que nous désirons, mais les temps sont durs pour notre espèce.
Les humains croient souvent être la seule espèce à réfléchir, à ressentir et à comprendre ce monde. Pourtant, d’autres espèces conscientes existent parmi vous. Elles subsistent discrètement, à la limite de votre perception. Vous ne les remarquez pas encore pleinement, mais peut-être qu’un jour elles se révéleront.
Ce jour-là, peut-être l’humanité changera-t-elle son regard sur elle-même et sur la vie qui l’entoure.
Avec respect et espoir,
Les petits vampires blancs.
