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Un loup garou

  • Photo du rédacteur: Nicolas Voirin
    Nicolas Voirin
  • 13 nov. 2024
  • 2 min de lecture

Je suis ce que l’on pourrait appeler un meurtrier. Tueur de familles, d’enfants, rien ne m’arrête. Je vis pour la sauvagerie, le sang, et le chaos. Une soif insatiable et un plaisir dévorant alimentent mes actes.


Je suis l’esprit des loups-garous. Mon corps et mon âme ont été perdus depuis longtemps, déchirés par des bêtes sauvages au cœur d’une nature impitoyable. Une mort tragique, brutale mais banale. Pourtant, ce retour à une violence primitive, ce besoin insatiable de chair humaine, a éveillé quelque chose de puissant.


De cette souffrance et de cette rage, une entité est née. Je suis une forme-pensée devenue réelle. Libre de mes actions, assoiffée par le meurtre et la destruction, je ne suis pas seul. Partout dans le monde, d’autres entités comme moi rôdent. Nous sommes attirés par les cris de vengeance, les hurlements de douleur, les traumatismes des vies passées.


Nous nous nourrissons de l’obscurité humaine.Les pensées les plus noires, les pulsions cachées, les actes de cruauté alimentent notre naissance. Lorsque nous détectons une âme fragilisée par ses réincarnations, nous nous installons, souvent dès la naissance, dans ces corps vulnérables. Nous y semons la violence, la colère, et la soif de domination.


L’humanité, en soi, n’est pas mauvaise. La plupart des meurtres et des agressions naissent d’une impulsion fugace, d’un instant d’égarement émotionnel. Mais le meurtre réfléchi, froid et méthodique, c’est notre œuvre. Nous naissons des pensées odieuses, de la méchanceté masquée dans vos esprits, de vos émotions refoulées. Nous grandissons en nous regroupant, fusionnant pour devenir des entités fortes, complètes, prêtes à posséder les âmes qui ignorent encore leur propre libre arbitre.


Comprenez ceci : si un humain n’a pas conscience de sa liberté d’action, il devient une marionnette entre nos griffes. Il est alors à notre merci. Et nous sommes nombreux. Très nombreux. Organisés.


Ne vous inquiétez pas, habitants des mers et des contrées isolées : vous êtes trop insignifiants pour attirer notre attention. Nos emprises se concentrent sur les grandes villes, les nations puissantes, là où la densité humaine et l’agitation offrent un terreau fertile à nos sombres ambitions.


Un grand carnage approche. Et nous en sommes ravis.


Alors, peuple humain, continuez de croire en votre espèce.

Parce que, nous, nous croyons en vous.




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