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Un alpiniste

  • Photo du rédacteur: Nicolas Voirin
    Nicolas Voirin
  • 7 déc. 2024
  • 3 min de lecture

Je suis un alpiniste, disparu il y a de nombreuses années, sur une haute montagne enneigée. Mon périple à pied était bien plus qu’un simple voyage. C’était un cheminement vers moi-même, une quête pour me reconnecter à la Terre, à mes origines, à mes racines, et à ma vie. Je l’ai vécu comme un pèlerinage, une ouverture d’esprit, un voyage spirituel et mental. L’objectif était d’atteindre l’illumination personnelle : qui suis-je et que fais-je ici ?


Les réponses m’ont bouleversé. Elles ont secoué mon corps et mon âme.


J’ai compris une vérité fondamentale : nous naissons pour mourir. C’est une certitude. Mais entre ces deux points, la durée de notre vie est le véritable voyage, l’expérience que nous devons parcourir pour nous retrouver. Nous naissons vierges de souvenirs, sans appartenance claire. Et nous passons notre vie à chercher qui nous sommes, en nous inspirant du monde qui nous entoure, en observant nos proches, qui sont tout autant perdus que nous, bien que parfois plus âgés et plus mûrs grâce à leurs propres aléas de vie.


Nous sommes le résultat de nos souffrances. Nos joies sont fugaces, des éclairs éphémères dans une existence marquée par des besoins constants : manger, boire, dormir, nous laver, nous soigner. Ces nécessités sont autant de petites souffrances que nous devons affronter quotidiennement pour continuer à vivre.


Mais vivre, c’est aussi apprendre à se connaître. Plus vite nous comprenons qui nous sommes, plus nous pouvons profiter pleinement du reste de notre vie, en accord avec notre véritable essence.


Il y a longtemps, j’étais un homme riche, odieux, irascible, belliqueux, insatisfait, et antipathique. Je n’étais pas quelqu’un de fréquentable. Pourtant, la vie m’a poussé, presque malgré moi, à entreprendre ce chemin christique qui m’a ouvert les yeux sur ma condition et sur ma manière de vivre.


J’ai compris que la haine et la violence envers les autres ne sont que des reflets de notre propre souffrance. Faire du mal aux autres, c’est comme prendre une revanche sur soi-même. C’est une jalousie mal placée, une tentative désespérée de combler un vide intérieur en provoquant chez autrui des émotions négatives qui viennent nourrir notre propre désarroi.


Ma révélation a été réelle, mais tardive. Sur les abords du mont Everest, j’ai trouvé cette vérité. C’est là que je suis mort, mon corps gisant encore au bord du chemin, ma capuche rouge toujours en place. Mais mon âme, elle, était en paix. Ma compréhension de la vie et du monde était accomplie.


Il n’est pas nécessaire de gravir des sommets infranchissables pour trouver la voie que vous cherchez. La quête de soi est accessible à tous. Ce que vous endurez dans la vie dépend de votre perspective et de ce que vous êtes prêt à surmonter.


Votre âme n’appartient pas à votre corps. Elle le partage pour une expérience temporaire. Votre corps est un véhicule, un support, mais vous n’êtes pas liés indéfiniment. Soyez libres dans vos actions, agissez dans votre intérêt, cherchez à vous retrouver. Mais n’oubliez pas : votre douleur ne doit pas être reportée sur autrui. Cela ne fera qu’amplifier votre vide intérieur.


J’étais riche, célèbre, mais j’ai fini honteusement seul. Pourtant, malgré mes erreurs, ma quête a été atteinte.


Je vous souhaite de comprendre mon message et d’avancer dans la bonne direction, sans vous perdre comme moi. Soyez plus forts que je ne l’ai été. Je vous souhaite courage et clarté dans vos propres quêtes personnelles.




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