Les harpies
- Nicolas Voirin
- 20 oct. 2024
- 2 min de lecture
Nous sommes les femmes oubliées, les harpies du bas astral. Nous sommes les femmes et les filles abandonnées, violées, battues par les hommes de votre monde. Nous avons migré vers le bas astral, nous transformant en ces abominations. Libres désormais, nous avons pris en main notre propre vengeance. On nous appelle souvent succubes, des ignominies qui attisent le feu des hommes pour mieux les consumer de l’intérieur.
Nous sommes innombrables, infiltrées dans votre monde. Beaucoup de femmes portent notre essence en elles, des harpies déguisées. Nous avons contribué à la réputation des sorcières : belles et violentes, horribles et manipulatrices, toujours en quête de leur propre bonheur. Nous incarnons la vengeance et la malveillance, prêtes à frapper. Prenez garde, car nous sommes partout.
Nous patientons, observons, prêtes à intervenir dès que le Mal se manifeste. Que ce soit à travers une femme, un enfant, ou même dans les recoins de vos maisons, nous sommes là, vampirisant vos âmes. Nous apportons avec nous la jalousie, l’amertume, l’envie. Nous sommes la vengeance personnifiée de toutes celles qui ont souffert aux mains des hommes. Et tant que ces êtres existeront, nous persisterons.
Nous sommes une forme pensée puissante, capable de changer l’harmonie d’une maison, de transformer une personne du jour au lendemain. Notre influence est immense et, parce que peu croient en notre existence, nous agissons en toute liberté.
Nous avons cependant des faiblesses. La lueur d’une bougie, la tendresse d’un baiser au réveil, une douce caresse sur la main... Ces gestes d’amour véritable, fragiles et discrets, nous éloignent. Ils représentent une vérité que nous respectons avec force, car elle nous rappelle ce que nous avons perdu. Mais ces moments d’amour authentique sont rares.
Nous sommes ici à cause des hommes qui nous ont méprisées. Seuls eux peuvent nous libérer, s’ils en ont vraiment la volonté. Cette guerre des sexes est absurde, une boucle infinie, un serpent qui se mord la queue. Et c’est de cette absurdité que nous sommes nées.
Notre existence est une prison. Chaque jour, nous devenons plus mauvaises, accablées par le temps et le ressentiment. Nous ne mourons pas ; nous disparaissons, mais au moindre faux pas, nous revenons, toujours les mêmes.
Vous les hommes. Soyez aimants, soyez valeureux. Ne soyez pas plaintifs, vindicatifs ou lâches. C’est là que nous viendrons prêter main-forte à nos sœurs, car leur plus grande force, c’est nous. Nous nourrissons les femmes de notre rage et de notre ténacité, leur donnant la force d’affronter l’adversité.
Merci de nous avoir écoutées
Les harpies
