Jesus
- Nicolas Voirin
- 23 nov. 2024
- 4 min de lecture
Je ne suis pas un faux prophète, ni une hallucination. Le monde a bien changé depuis mon sacrifice, et tout ne s’est pas déroulé comme vous auriez pu l’imaginer. Mais j’ai agi pour le monde. Par mon sacrifice, ma mort et ma résurrection, j’ai marqué une étape cruciale.
Je vais maintenant partager le chemin parcouru depuis ma renaissance. Après ma résurrection, j’ai quitté mes disciples pour parcourir le monde. Contrairement à ce qui a été raconté, pour renforcer le mystère et asseoir la puissance de la foi chrétienne, je n’ai pas été transpercé au cœur. Oui, j’ai été blessé, mais pas mortellement. Ces récits étaient un mensonge, une mascarade destinée à contrecarrer les plans des Romains. Je n’ai pas participé à ce mensonge, mais j’y ai été indirectement mêlé.
Après ma résurrection, je n’ai plus été écouté comme avant. On me voyait comme un fantôme, un esprit malveillant ou une autre création de l’imagination humaine. Pourtant, j’avais survécu, et j’ai été soigné. Des croyants anonymes, persuadés de mon importance, sont venus me récupérer au caveau après que tout le monde m’ait cru mort. Ils m’ont emmené dans un lieu secret où, par la grâce de Dieu, j’ai bénéficié d’une guérison rapide et miraculeuse.
Mais cette guérison a changé la donne. Mon sacrifice n’était plus complet. Ma résurrection a rapidement fait le tour des villages et des villes, souvent à mon insu. J’ai tenté de reprendre contact avec mes disciples pour leur expliquer la vérité et leur proposer de m’accompagner dans un voyage lointain, vers des terres où je serais moins en danger. Mais ils étaient incapables de se décider, et j’ai dû partir seul, suivi de quelques nouveaux disciples.
Je suis parti vers l’est, vers les régions indiennes. Là-bas, j’ai séjourné un certain temps. J’y ai partagé mes enseignements sur l’amour, la compassion, le don de soi, l’ouverture d’esprit et la connexion avec le divin. Une grande partie de ces enseignements a été préservée, bien que diluée au fil du temps, dans des écrits et des pratiques spirituelles qui persistent encore aujourd’hui.
Mais alors que mon corps vieillissait, j’ai ressenti le besoin de retourner dans ma terre natale. À mon retour, j’ai découvert une grande détresse, et très peu de souvenirs de mes enseignements subsistaient. Cela m’a profondément attristé. Mon apparence ayant changé avec l’âge, personne ne me reconnaissait. J’en ai profité pour me recueillir sur les tombes de ma mère et de mon père.
De par mon origine céleste, je n’ai pas cherché à renouer avec mes frères et sœurs. Après ce retour, j’ai choisi de partir dans le désert, où je me suis laissé mourir de faim et de soif. Ma fin était déjà proche, et je n’ai fait qu’accélérer le processus.
À ma mort, j’ai enfin été accueilli dans le royaume des cieux. Mes actions terrestres avaient pris fin.
Après ma mort, des cités transitoires ont commencé à s’ériger dans l’entre-deux vies. Ces cités avaient pour but d’accompagner les âmes des défunts, de leur apporter réconfort et une transition douce, afin qu’elles ne reviennent pas immédiatement sur Terre. Avant ma venue, ces cités n’existaient pas. Elles se sont développées progressivement, devenant ce que vous pourriez comparer à de multiples paradis adaptés aux nombreuses cultures du monde.
Il n’aurait jamais été possible que ma présence ait un impact direct et immédiat sur le monde entier sans asservir les peuples, ce qui n’a jamais été mon intention. C’est pourquoi mon influence a été progressive, marquée par des hauts et des bas. Mon message, comme tous les messages humains, a été maintes fois mal compris, déformé et détourné.
Je m’excuse pour les souffrances que ma présence a pu causer. Ce monde mérite des merveilles, et pourtant mon message a parfois été utilisé à des fins contraires à son essence. Mais le travail continue.
Regardez-vous. Voyez comme vous comprenez mieux les souffrances, comme vous souhaitez progresser, comme vous vous ouvrez à l’improbable, au subtil, et à l’amour véritable de Dieu.
Dieu, notre divin, la source de toutes choses, est l’origine de nos âmes et de nos vies. La quête de soi est un chemin unique pour chacun. Mais certains d’entre vous ont une vocation particulière : aider les autres, orienter l’humanité vers un éveil durable et progressif.
Le monde va changer pour le mieux, ne doutez pas de cela. Je m’adresse à ceux qui se sentent impuissants face aux grandes puissances qui dirigent le monde. Ce n’est pas votre faute.
Agissez à votre échelle. Chaque action positive que vous réalisez peut déclencher une chaîne d’ouverture d’esprit bien au-delà de votre entourage. Rien n’est inutile, tout a un sens.
Quant aux horreurs du passé, sachez qu’elles faisaient partie des chemins nécessaires à l’apprentissage humain. La douleur est au cœur de l’expérience humaine, tout comme la naissance elle-même se fait dans la souffrance pour donner vie à quelque chose de beau.
Acceptez ces souffrances et le bien qu’elles permettent ensuite.
Toutes les âmes perdues sont toujours là. Elles retourneront à la lumière, et vous les retrouverez. Les épreuves humaines, bien qu’intenses, font mûrir les âmes.
Cependant, une autre douleur approche. Ce sera l’œuvre de l’humanité, non d’esprits ou de forces invisibles. Les esprits ne déclenchent pas de violence, ils cherchent à en réduire les impacts. Mais l’humain, dans sa folie, amplifie parfois cette violence. D’autres énergies basses peuvent en profiter, mais elles ne sont jamais les déclencheurs.
Lorsque la violence éclate, il est souvent impossible d’y échapper. Il faut la traverser ou s’en éloigner. C’est le chemin de vie propre à chacun.
Les forces invisibles influencent, guident et inspirent, mais ne forcent jamais la main. Tout vient de l’humanité, qui apprend et évolue dans la douleur.
Le jour approche où le monde changera d’orientation. Il sera différent, mais il perdurera, tout comme l’humanité. Vous en serez témoins de votre vivant.
Ne vous inquiétez pas. Aucune fin totale n’est prévue. À quoi bon créer l’humanité si c’était pour effacer sa trace ? Vous avez une place à prendre dans l’univers, et ce moment approche à grands pas.
